Hasardeuses rencontres [ PV Terence & Slijep ? ]

Le soleil brillait sur Maël'ha la superbe. La ville baignait dans une atmosphère douce et sereine. On sentait dans l'air un parfum de repas qu'on prépare : viandes en sauce, légumes mijotés, fruits confis, fromages tout frais... Un estomac affamé n'aurait pas demandé mieux. Celui de Tyrell, qui criait famine depuis plus d'une heure, commençait à faire entendre son désaccord par des grognements disgracieux.
Il n'était pas très bon pour sa côte de popularité d'être vu ainsi gargouillant ; mais il avait été pris par un rendez-vous de la plus haute importance avec un de ses partenaires de la guilde des marchands et son interlocuteur ne l'avait pas lâché de toute la mâtinée.
Il était trop tard pour se restaurer à l'auberge, et il ne devait sa survie qu'à l'une des petits troquets typiques qui, l'espérait-il, étaient ouverts toute la journée sans discontinuer.

Certes, il aurait pu rentrer chez lui et préparer son propre repas, mais cela sous entendait qu'il ait pensé à faire ses provisions la veille, ce qui n'était bien entendu pas le cas. Il était rentré si tard d'un voyage commercial au fin-fond du pays ; et il avait passé une partie de sa nuit à houspiller ses apprentis sur les vertus d'un ménage régulier et à surveiller leurs efforts dans ce sens.
Rien dans le ventre et peu de sommeil au compteur, il errait à moitié dans les rues, son bel habit bleu clair maintenant tout plein de plis et de poussière. A tel coin de rue, il aurait juré avoir vu un comptoir s'ouvrir quelques mois plus tôt ; sur telle autre placette, il lui semblait être passé devant une sandwicherie la veille même.
Mais rien ! Rien que des bouchers, des poissonniers, des fleuristes ! Il voyait l'heure au soleil : la journée était bien entamée. Et son rendez-vous de l'après-midi qui s'approchait...

La faim lui rongeait l'estomac et lui prenait la tête ; il se sentait monter comme des vertiges, une certaine faiblesse. Pourtant, il avait mangé... hé bien... l'avant-veille, n'est-ce pas ? Un grand et fort jeune homme comme lui, cela ne devrait pas l'affecter ainsi ! Il lui suffisait de faire bombance ce midi et ce soir, et tout irait bien.

Hélas, des étoiles lui montaient aux yeux ; il lui fallait s'asseoir de toute urgence. Tyrell s'avachit à moitié sur un rebord de fenêtre ombragé. Il n'était même plus sûr d'être en centre-ville, à force d'avoir tant marché. Reprenant un peu ses esprits, il se rendit compte qu'il n'était pas seul à s'être réfugié là. Les convenances passant avant son propre malaise, il se fendit d'un sourire malgré la pâleur qui enlaidissait ses traits.

« Ah ! Hé bien, bien le bonjour. », dit-il en observant son bien étrange voisin.

Le cuistot de l'humour Messages : 6 Date d'inscription : 26/05/2013

Je ne savais vraiment pas vers où j’allais ni même si ma direction était la bonne. Tout ce que je savais c’était qu’au bout de mon chemin je trouverais la capitale de ce pays et je pourrais tenter d’y demander asile, si du moins ce pays possède les mêmes mœurs que le mien… Au loin, des remparts se dessinaient, j’étais presque sûr que je pouvais les atteindre la ville avant la fin de la journée, je ne savais pas trop comment me repérer, je ne sais même pas depuis combien de temps je n’avais pas dormit. La route était assez occupée par des voyageurs, des marchands itinérants et autres aventuriers en quêtes d'action en tout genre. J'arrivais alors devant les lourdes portes de la ville, assez exténué par la longue marche que j'avais faite pour en arriver jusque là. Les rempart étaient alors bien ouvert pour laisser toute personne entrer, je supposais donc que ce pays suivait une aire de paix bien conservée, c'était plaisant à voir.

Je me plaisais alors à découvrir ce nouveau lieu aussi grand soit-il, je m’émerveillais a chaque nouvelle chose que je croisais, mon pays n'avait pas tant de richesse en soit, et celui-ci semblait vraiment regorger de montagne de trésors ! Les habitants me regardaient avec un air inquiet, presque craintif et agressif, je n'avais pourtant rien fait de mal !! Dans mon pays quand des étranges viennent, nous les accueillont à bras ouvert avec des présent et des chants, ici l'hospitalité à l'air de ne pas trop être au gout du jour... Mais je me fichais de tout, ma mère m'avais appris à garder le sourire en toute circonstance alors je ne comptais pas m'arrêter là ! Je remontais alors un peu mes lunettes de soleil pour qu'elle puisse être bien en face de mes yeux, alors que je marchais, j'entendais des pleurs, accourant voir ce qui avait causé cette chose infâme, je découvrais un petit groupe d'enfant ainsi qu'un objet sphérique en haut d'un toit d'une petite maisonnette. Me voyant arriver ils courraient alors dans ma direction en me pointant l'objet de cuir en ayant les larmes aux yeux. Je comprenais bien assez vite que c'était un de leur jouet et que celui-ci était à présent hors de leur portée, sortit de nul part j'enfilais alors un déguisement de lapin bien stupide puis sautais aussi haut que je pouvais de mes pattes arrière pour attraper la balle qui était largement accessible sur la pointe des pieds. Retombant au sol dans un bruit grotesque, le bidon pointé vers le ciel, je souriais aux enfant en levant mon pouce, signe de victoire. Je voyais naitre le rire qui était venu tuer leurs larmes et j'étais vraiment heureux, je me relevais alors en leur donnant la balle avant d'enlever ce déguisement.

Ils repartaient alors jouer dans leur coins avec leur objet, fier de moi, je posais alors mes lunettes au dessus de mes cheveux, elles tenaient très bien dessus qui plus est. De retour à mon état normal j'allais m'assoir non loin sur le rebord d'une fenêtre, espérant que ça ne dérange personne. Je baillais alors, la main devant la bouche, je devais aller voir le roi mais je n'avais aucune envie de le faire tout de suite, accablé par la fatigue. Alors que j'allais sortir quelque chose à manger de ma poche pour me mettre en forme, j'entendais un grognement bestial à coté de moi, je prenais alors une pose des plus effrayé, avant de voir qu'il ne s'agissait que d'un bruit de faim extrême. Il me regardait alors, j'essayais de reprendre une attitude convenable alors qu'il me... Saluais ? Je pense oui, je ne sais pas trop, mais il souriait, il n'avait pas peur de moi... Je ne connaissais pas bien la langue de ce pays, même si mon père avait essayé de me l'apprendre en étant petit, j'essayais tout de même, levant la main droite devant lui.

- Tanashka !!

C'était ainsi qu'on saluait dans mon pays, en mettant par ailleurs la main sur le front de celui qu'on saluait, j'espérais ne pas l'avoir trop perturbé avec mon geste... Puis, j'entendais à nouveau un bruit étrange venant de son ventre, mon père disait qu'un homme avec le ventre vide était comme un avocat sans assaisonnement ! Je devais faire quelque chose pour lui ! Je farfouillais alors dans ma petite sacoche pour en sortir un morceau de pain avec un morceau de viande blanche anciennement cuite à l'intérieur.

- Jesti pour force !!

A la base je voulais dire quelque chose comme "Il faut manger pour être fort" mais je ne savais pas comment le dire dans leur langue, c'était tellement compliqué de vouloir communiqué ! En tout cas j'affichais un grand sourire communicateur, j'espère qu'il comprenait mon geste.

Tyrell avait rencontré moult personnes au cours de ses voyages – des gens de toutes sortes, des étranges, des normaux, des effrayants, des indescriptibles. Il avait vu de tout et se croyait à l'abri des chocs que l'Autre peut produire sur un esprit faible et renfermé. Il avait déjà entendu parler d'autres peuples, vivants loin dans des contrées inconnues, et aux couleurs de peaux différentes de la sienne ; et il n'y croyait qu'à moitié, peut-être aussi parce qu'on racontait que ces gens-là avaient la tête en dessous des épaules et un nez plus long que son bras.
L'individu qui lui faisait face avait une tête au bout du cou et des bras de taille habituelle, mais c'était bien tout ce qu'il avait de connu. Sa peau, ses cheveux, son nez, ses yeux... Tyrell n'en avait jamais vu de pareil ; et il se félicitait de l'avoir salué alors qu'il ne l'avait qu'entr'aperçu. Il lui était difficile de garder la bouche fermée alors qu'il dévisageait l'inconnu. Comment pouvait-on être noir ? Etait-ce une maladie de peau ? Non, la couleur était bien trop uniforme pour cela. Quelle magie était-ce donc ?
Et ce n'est pas comme si il pouvait tenter d'ignorer ces caractéristiques inhabituelles quand l'inconnu venait de lui mettre la main sur le front en professant des paroles sybillines et incongrues. Dire qu'il ne comprenait rien serait un euphémisme, mais Tyrell avait trop faim pour essayer.

Tana... quoi ? Et pourquoi il lui mettant la main sur le front, le monsieur ?!Jesti pour... Mais de quoi lui parlait-il donc ? Forcément, c'était un étranger ; il venait d'arriver en ville ! Et il ne parlait pas encore bien la langue du coin. C'était évident, mais le cerveau de Tyrell se situait pour l'instant dans son estomac et celui-ci tournait à vide. Ce fut sans doute pour cette raison qu'il se jetta littéralement sur le pain que lui tendit l'étranger. Certes, il tenta un « oh, permettez que je vous emprunte chechi » mais ses mains étaient déjà sur l'aliment inespéré. Le goût n'était pas connu ; que venait-il de manger ? Du poulet dans du pain, ah, c'était là une riche idée. Sûrement les gens de ces pays inconnus avaient trouvé des solutions aux problèmes dont les gens de Maël'ha n'avaient que faire.

C'était une illusion de son esprit – il avait à peine manger quelques bouchées, mais il se sentait déjà ravigoré.

« Merchi ! » Il déglutit. « Ah, je vois que vous n'êtes pas d'ici, n'est-ce pas ? Parlez-vous notre langue ? Et avez-vous autre chose à manger ? »

Il sortit une pièce de cuivre de sa poche et la tendit à l'inconnu.

« Voici pour vous dédommager ! Pardonnez mon impudence de vous avoir ainsi dévoré l'objet de votre attention. »

Parler lentement, ou avec des mots plus simples, ne lui était pas encore venu à l'esprit, mais il souriait amplement. [/color]